Une personne âgée peut également, pour partie « de son fait », ne pas pouvoir être maintenue à son domicile malgré son expression d’un désir profond de rester chez elle : anosognosie, refus de reconnaître les effets somatiques et mentaux de son vieillissement et de sa perte d’indépendance, peur de devenir une charge pour ses proches, refus d’intervention de tiers au domicile… Cette difficulté peut également être le fait des aidants qui « n’en peuvent plus ». On constate un déficit des aidants de voisinage du fait des évolutions sociales et de l’habitat (habitat collectif, ignorance des situations, indifférence aux problématiques de solidarité…) On constate également un déficit des aidants naturels (du fait de leur âge pour les conjoints de personnes âgées, du fait de la crainte de l’engrenage, de soucis personnels, de conflits familiaux…). Les aidants (tous âges et toutes situations confondues) représentent neuf millions de personnes en France. Vingt pour cent des aidants sont des proches non familiaux (voisins, amis, …). Vingt pour cent des aidants consacrent plus de cinquante heures par semaine à l’accompagnement d’un proche malade ou handicapé. Un aidant sur deux est encore en activité. Vingt pour cent des aidants décèdent avant la mort de l’aidé. Si les aidants s’arrêtaient d’aider il serait nécessaire, pour compenser cette perte, de trouver la somme de 164 milliards d’euros pour assurer la survie des personnes dont ces aidants assuraient les fonctions vitales. L’accompagnement peut générer du sens, de la satisfaction, de la transcendance. Il peut également entraîner de l’épuisement (un million d’aidants sont sur-sollicités) ; l’aidant et l’aidé pouvant tous deux devenir réciproquement maltraitants en établissant une relation sado masochiste. Il ne faut, toutefois pas être aveuglément angélique en ce qui concerne les aidants et ignorer la possibilité de stratégies patrimoniales, voire de demandes irrespectueuses de la volonté de la personne d’arrêt des traitements qui maintiennent en vie.